Pour le cinquantième anniversaire de sa fondation, BMW se devait faire quelque chose. Ainsi est née la 1600. Et comme il y avait déjà une berline 1600, elle figure au catalogue sous la référence 1600-2, ou bien encore les circonstances de sa naissance lui valent le titre de 1600 Jubilé.
D'emblée on la sent saine, on a envie tout de suite d'en chercher la limite.
Le moteur ne demande qu'à tourner et immédiatement on déplore qu'un compte-tours, ou tout simplement un avertisseur lumineux ou sonore, ne prévienne pas de l'approche du régime à ne raisonnablement pas dépasser.
Ce 4 cylindres en ligne de 1573 cm3 développe 85 ch. DIN à 5 700 tr/min entraîne la voiture à 160,94 km/h sur l'anneau de vitesse de Montlhéry, et les 1 000 m départ arrêté sont couverts en 35'' avec passage aux 400 m en 18'' 3/10.
Rançon de son brio et de l'envie que l'on a d'en tirer parti, la consommation est peut-être un peu élevée.
Un seul carburateur, relativement modeste (38 mm), est générateur de souplesse et d'agrément.
La tenue de route est à citer en exemple. La suspension est ferme, les sièges relativement raides avec dossier insuffisant pour les reins. Sur le routier de Montlhéry, les 112km/h de moyenne, comparés aux 107,6 d'une Alfa Giulia TI, aux 104,9 d'une 2000 Rover, aux 113,5 d'une Giulia GT, donnent la situation exacte de la " petite BMW " dans le parc actuel. II y a hérédité puisque la BMW 1800 TI avait déjà réussi 115,7 sur le routier.

Parallèlement nous avons essayé la BMW 1600-2 dans des conditions normales de circulation urbaine et périphérique.
L'impression que laisse alors la voiture rejoint celle qu'en retirent des essayeurs professionnels, dans les conditions les plus rigoureuses.
La 1600 Jubilé est une voiture stable, musclée, puissante, prompte à réagir aux sollicitations de son conducteur, apparaît comme l'une des réussites de l'année. II n'est pas douteux que son prix plus favorable conduira nombre d'amateurs à la préférer à ses sœurs aînées. La séduction qu'elle exerce n'est pas moins grande que celle de la BMW 1800, à quelques détails d'équipements près.
Elle n'a que deux portes. D'aucuns y voient un inconvénient ! Si l'on savait les avantages que cette solution apporte en matière de rigidité, de longévité et très souvent d'habitabilité, elle serait sans doute plus appréciée.
De plus, elle a conservé bon nombre d'astuces qui agrémentent la conduite. A titre d'exemple, la manette de commande des indicateurs de direction, sollicitée vers le volant met en route le lave-glace et les essuie-glaces pour quatre aller et retour.
Ventilation chaude et froide suffisante. Coffre très généreux, boite a gants pratique, tablette de planche de bord inutilisable si ce n'est... à l'arrêt. En résumé, beaucoup d'agrément ; la " petite BMW " reviendra souvent dans les conversations d'amateurs.

QUALITÉS :

DÉFAUTS :

Vitesse 172,4 km/h.
1 000 m départ arrêté : 32 s.
Consom. moyenne : 10,5 1 aux 100 km.

BMW nous offre une 1600 TI dotée de la même carrosserie que la berline normale mais nettement plus puissante.
On retrouve sous le capot de la 1600 TI le même bloc-moteur que sur sa devancière, à savoir un quatre cylindres en ligne de 84 mm d'alésage et de 71 mm de course, totalisant une cylindrée de 1 573 cm3. Mais, alors que le moteur normal développe 85 ch. DIN à 5700 tr/min, la version modifiée atteint 105 ch. DIN à 6000 tr/min, soit 118 ch. SAE. Le rapport volumétrique est passé de 8,6 à 9,5 et le carburateur inversé de 38 a été remplacé par deux carburateurs horizontaux double corps de 40. La courbe d'allumage a également été modifiée et le système électrique est alimenté par un alternateur tandis que les freins disposent d'un servo.
Sitôt que l'on s'installe derrière le volant de la 1600 TI, on sent en confiance. La visibilité est bonne sous tous les angles, et le pilote aperçoit nettement les limites de son véhicule Déjà, dans le trafic urbain, la voiture est agréable à conduire en raison non seulement de sa vivacité, mais aussi en raison de sa légèreté au volant qui est supérieure à celle de la 2000 plus lourde et plus encombrante.

Mais c'est sur la route que la 1600 TI révèle son tempérament tout particulier. Sur l'anneau de Montlhéry, nous avons atteint une vitesse de pointe de 172,4 km/h. Cette vitesse est tout à fait satisfaisante étant donné la cylindrée de la voiture mais elle se situe légèrement en dessous des possibilités d'une 2000 TI. Nous avons été en revanche, impressionnés par la nervosité, car les 32 s aux 1 000 mètres relevés par nos chronométres, dénotent une agressivité supérieure à la moyenne.
Il n'est d'ailleurs que de lancer la voiture sur un parcours un peu accidenté pour se rendre compte de la fougue avec laquelle elle avale la route. Avec une seconde qui monte pratiquement à 100 km/h et une troisième qui dépasse légèrement 140 km/h au compteur, le conducteur dispose d'un registre qui lui permet d'adapter parfaitement la voiture au profil de n'importe quel style de route.
Les possibilités de la 1600 TI peuvent, en outre, êtres exploitées grâce aux qualités routières de la voiture. Les suspensions avant et arrière ont été dotées de stabilisateurs à barre de torsion et la voiture manifeste dans tous les genres de virages une franchise, une docilité et une rapidité de réaction qui permettront à un bon pilote d'adopter un style de conduite étonnamment rapide.
En revanche, nous avons été étonnés par une légère imprécision de trajectoire en ligne droite à grande vitesse. Nous avons cru tout d'abord qu'il s'agissait d'un défaut de gonflage des pneumatiques mais il n'en était rien. On éprouve en réalité l'impression que la direction tarde légèrement à contrôler la voiture et lui laisse la possibilité de décrire un très léger mouvement de lacet, regrettable, mais qui ne tend jamais à augmenter.
Peu de commentaires peuvent être formulés à l'égard des freins sinon pour reconnaître leur très grande puissance à toutes les vitesses et en toutes circonstances. La voiture est remarquablement équilibrée en décélération et l'endurance de l'ensemble est satisfaisant.
En conclusion, la 1600 TI est l'une des plus vivantes que nous connaissons parmi les voitures actuelles et sa conduite est amusante au point que l'on éprouve l'envie de prendre la route sans raison, simplement pour le plaisir d'accélérer, de virer, de freiner. En deux mots, la BMW 1600 TI est sans doute la berline la plus " rapide " de la marque. Et maintenant attendons mieux encore...